Lauriane 2

Pour Lauriane morte en 2016, un combat de plus de 5 ans

  • Le 17/09/2021
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Depuis l’annonce du suicide de Lauriane AMAGLIO, le matin du 20 avril 2016, jusqu’à aujourd’hui, il aura fallu beaucoup de pugnacité pour obtenir une avancée significative : la reconnaissance d’imputabilité au service par jugement du tribunal administratif du 16 juin 2021.

Après avoir épuisé les procédures internes, ou échoué à les obtenir comme la saisine du Comité d’Hygiène et de Sécurité des Conditions de Travail, la délégation d’enquête suite au suicide de Lauriane, il restait la médiatisation.

Avec les portraits de Lauriane 16 samedis devant la mairie d’Angers, et de nombreux samedis devant la mairie de Cholet, et Saumur, afin de montrer nos désaccords sérieux et persistants entre les représentants du personnels et notre administration. L’inspection du travail est intervenue au sein de notre établissement afin d’observer et de suggérer des améliorations dans notre organisation du travail. Le 31 mars 2017, elle établit un rapport accablant contre le SDIS49.

Il aura fallu saisir la Commission d’Accès aux Documents Administratifs, qui a donné un avis favorable, puis le juge des référés pour obtenir le rapport en question qui a été largement amputé des éléments qu’il contenait !!!

La course à pied en relai pour « ramener Lauriane chez elle » de Angers à Grazac (Haute-Loire), 550 kilomètres plus au sud, aura permis de remobiliser tous les soutiens de la famille et afficher à la face du monde, notre combat solidaire et notre détermination à obtenir satisfaction :

  • La reconnaissance en accident du travail (imputabilité au service)
  • La révision de l’organisation du travail (pour ceux qui travaillent encore dans l’établissement).

Le tribunal nous a donné satisfaction le 16 juin 2021, en cassant l’arrêté de non imputabilité au service pris par le SDIS 49. La présidente du conseil départemental, qui a décidé d’exercer la présidence du service départemental d’incendie et de secours a annoncé à la famille de Lauriane qu’il n’y aurait pas appel du jugement. Elle a également présenté les condoléances du SDIS49, ce que n’avaient pas fait ses 2 prédécesseurs (Mrs Gillet et Brault) Elle l’a fait savoir aux agents du SDIS ainsi qu’à la presse, elle précise qu’elle veut de l’apaisement.

Nous aussi.

La présidente « veut remettre le SDIS en ordre de marche ».

Nous aussi.

Alors que depuis le 16 juin, nous n’avions pas publiquement réagi aux derniers événements de ce dossier, nous avons expliqué à la présidente le 6 septembre, lors du conseil d’administration, ce que nous souhaitions.

« L’apaisement est nécessaire, il est souhaité et indispensable, mais ce n’est pas mettre un mouchoir sur la plaie.

De plus, il doit prendre en compte l’ensemble du personnel qui n’est pas composé que de pompiers, les 130 personnes des filières administrative et techniques ne sont pas des fantômes.

Ce suicide ne doit jamais être oublié, et devra servir de fondation pour remettre « en ordre de marche sereinement le SDIS ».

Pour cela nous souhaiterions qu’une salle du SDIS porte le nom de Lauriane AMAGLIO. Ce qui s’est fait déjà fait dans notre établissement. Nous avons pensé à l’amphithéâtre de la direction.

[…]

« L’apaisement ne peut être construit avec ceux qui pendant plus de 5 ans, ont sciemment menti, fait grillager l’arbre où s’est pendue Lauriane pour que personne ne s’y recueille, interdit aux agents d’en parler, fait taire ceux qui donnaient une version divergente de la version de l’administration ou s’interrogeaient. Les stagiaires de la formation que suivaient

Lauriane se sont entendus dire qu’ils n’avaient rien à en dire ni à en penser, et qu’il fallait qu’ils n’oublient pas qu’ils sont stagiaires.

Nous pourrions terminer en pointant que lors de son décès, il a été refusé de mettre les drapeaux en berne.

Nous pensons comme depuis le début que l’organisation du travail doit être interrogée. L’inspection du travail dans le rapport d’observations et de recommandations que le directeur, le président du SDIS et le président du CHSCT ont tout fait pour ne pas partager, le dit également.

Il devrait d’ailleurs être communiqué à chaque membre du conseil d’administration dans son intégralité. »

Sur le 2ème point, il n’y a pas d’avancées concrètes, nous ne relâcherons donc pas encore nos efforts.

Le 15 septembre est sorti un film sur la plateforme de VOD cinémutins.com, il est titré : « Nous sommes en guerre 2 » par des documentaristes militants qui retrace la course à pied en relai Angers-Grazac, et le combat depuis plus de 5ans pour la dignité de Lauriane et la réparer en droit.

Et il y a la procédure judiciaire, dont nous ne sommes pas partie prenante, mais dont nous ne pouvons pas exclure qu’elle débouche sur un procès, mais c’est un autre chapitre de cette histoire.

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